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Projet 3 : Fonctionnement démographique et spatial des populations de chevreuils et de chamois

  Fonctionnement des populations de chamois et de chevreuils dans un écosystème de moyenne montagne : influence de la pression de chasse, de la présence de lynx, du climat et des maladies sur la démographie et le comportement
 Responsables du suivi scientifique :

 Carole TOÏGO (OFB – DRAS- Service « Activités humaines, fonctionnement, préservation, & restauration des écosystèmes terrestres »)   

  Sonia SAÏD (OFB – DRAS – Service « Conservation et gestion des espèces à enjeux ») 

Maryline PELLERIN (OFB – DRAS- Service « Conservation et gestion durable des espèces exploitées ») 

 
  Personnes ressources scientifiques :

Jean-Michel GAILLARD (CNRS – Laboratoire de biométrie et biologie Evolutive)    

Marion VALEIX (CNRS – Laboratoire de biométrie et biologie Evolutive) 

 
  Problématique :

Afin d'intégrer les différents facteurs environnementaux en faveur d'une gestion durable des populations de chevreuils et de chamois, il convient d’aborder leur dynamique de population et leur comportement (utilisation de l’habitat notamment), en s’appuyant sur les premiers résultats acquis depuis 2017.

 

Objectifs : 

Ils se déclinent en 6 questions principales :

  • Comment évoluent les taux de survie et le succès de reproduction des deux espèces en fonction du sexe et de l’âge ?
  • Quelle est l’influence des maladies, de la densité, de la chasse, de la prédation par le lynx et du climat sur la survie et la reproduction ?
  • Comment se répartissent dans le temps les naissances des deux espèces et montre-t-elle une variabilité liée au climat ou à l’alimentation ? 
  • Comment chamois et chevreuil adaptent leur comportement à leur environnement climatique et à leurs besoins physiologiques? 
  • Quelles sont les caractéristiques de la dispersion chez les jeunes chevreuils ?
  • Est-ce que le comportement des chevreuils et chamois est influencé par la pression de chasse et d’intensité de présence de lynx?   Afin de répondre à ces questions, il est nécessaire de mener cette étude sur le long terme afin d’intégrer la longévité des espèces et la variabilité climatique.
  Protocoles de recherche :  

Le protocole est basé sur le suivi individuel de chevreuils et de chamois par capture-marquage-recapture et par émetteurs GPS/VHF. Au minimum 20 individus / espèce / an seront capturés. En complément, un suivi des tableaux de chasse sera réalisé. 

 

  Les dispositifs de capture d’ongulés :

 

3 dispositifs de capture complémentaires seront utilisés :

 La cage-piège (chamois et chevreuils):

Cage destinée à la capture de chamois attirés par du sel, lierre et gui

Le filet tombant (chamois et parfois chevreuils):Filet destiné à la capture de chamois attirés par du sel, lierre et gui

Le panneautage (chevreuil et parfois chamois): Installation des filets dans le cadre d'une capture par panneautage. Généralement, entre 1 et 3 km de filets sont installés.
  Les dispositifs de manipulation et de marquage des ongulés:

Lors de chaque capture, plusieurs mesures et prélèvements sont effectués et chaque animal est équipé d’un dispositif de marquage individuel ainsi que d’un collier VHF muni d’un détecteur de mortalité. Pour l’étude sur le comportement et des mises-bas une partie des ongulés est également équipée de colliers GPS.  

 

Le suivi sanitaire :

Sur chaque animal capturé des prises de sang sont réalisées et les échantillons analysés pour diverses maladies. Les animaux trouvés morts font également l’objet soit d’autopsie.

Description des marquages de chaque individu capturé

  

 Ces captures, marquages et recaptures permettront d'étudier précisément différents points:

 Sur la démographie des populations: 
  • Le taux de survie  grâce à un suivi télémétrique trois fois par semaine permettant d'identifier les causes de mortalité des chevreuils/chamois.
  • La détermination de la classe d’âge des chamois et des chevreuils par lecture des anneaux d'âge sur les cornes (chamois) ou de la dentition (chevreuils).
  •  La fécondité grâce à des échographies ou des dosages hormonaux. 
  • Les dates de mise-bas  estimées pour les femelles équipées de GPS.
  • Le succès de reproduction (taux de femelles suitées et nombre de jeunes par femelle) grâce à des protocoles d'observations visuelles.

 L’ensemble des paramètres estimés alimentera des modèles de population. Ceux-ci fourniront des estimations des taux de croissance des populations des deux espèces, ainsi que leur structuration en sexe et âge.  

Le suivi télémétrique est une action indispensable à l'estimation des taux de survie des deux espèces.

Le suivi télémétrique est une action indispensable à l'estimation des taux de survie des deux espèces.

 Sur le comportement des ongulés:

Définition du comportement des ongulés (répartition des plages d'activité/repos, domaines vitaux, dispersion) :

Parmi les ongulés capturés , 10 individus/espèce/an sont équipés de collier GPS.

Ce collier permet d'étudier l'utilisation de l'habitat par les individus (taille et composition des domaines vitaux), les dispersions ainsi que les périodes d'activités.

Ces données seront liées aux contextes différents en termes de pression de prédation par le lynx et de pression de chasse.  

 

Caractérisation des niveaux de stress des animaux :   Afin de déterminer les implications du climat, et de la présence de prédateurs (lynx et chasseurs) sur la physiologie des ongulés, des poils et fèces sont prélevés sur chaque animal capturé afin de mesurer leur niveau de stress. 

 

 Caractérisation du paysage:

Ce travail permettra de comprendre l’influence de la structure paysagère sur l’utilisation de l’habitat par les chevreuils et les chamois, en prenant en compte l’intensité de présence de lynx, la pression de chasse, et les variables météorologiques.  

 La modification des heures d'activité, ou encore la composition des domaines vitaux en termes de diversité d'habitats, pourraient être une réponse des ongulés aux paramètres environnementaux (chasse, lynx, climat, etc.). © JL GUILLERMOZ

La modification des heures d'activité, ou encore la composition des domaines vitaux en termes de diversité d'habitats, pourraient être une réponse des ongulés aux paramètres environnementaux (chasse, lynx, climat, etc.). © JL GUILLERMOZ