Le massif jurassien abrite 80% de l’aire de présence française du lynx boréal (Aire de présence 2020).
Son régime alimentaire est composé à environ 80 % de chevreuils et de chamois1, avec divers facteurs de variations.
1 Andrén & Liberg, 2015 ; Belotti et al., 2015 ; Gervasi et al., 2013 ; Jobin et al., 2000 ; Krofel et al., 2011 ; Mattisson et al., 2011 ; Molinari-Jobin et al., 2007 ; Odden et al., 2006 ; Schmidt, 2008 ; Valdmann et al., 2005 ; Weber & Weissbrodt, 1999
La chasse du chevreuil et du chamois est encadrée par des plans de chasse (« quotas ») visant à maintenir l’équilibre agro-sylvo-cynégétique, c’est-à-dire « rendre compatible, d’une part, la présence durable d’une faune sauvage, riche et variée et, d’autre part, la pérennité et la rentabilité économique des activités agricoles et sylvicoles » (Code de l’environnement). Depuis les années 2000, ces plans de chasse à l'échelle du massif jurassien stagnent, voire régressent (évolution des prélèvements de chevreuils et de chamois) dans le but de s'adapter à l'évolution des populations tout en considérant les enjeux économiques. De plus, à l'échelle nationale, le chevreuil est aujourd'hui soumis à divers enjeux: prédation du lynx/loup qui s'ajoute aux prélèvements de chasse, effet négatif du réchauffement climatique sur le succès reproducteur, apparition de maladies émergentes. Quant au chamois, celui-ci semble de plus en plus en plus coloniser des zones forestières de basse altitude sous l'effet du réchauffement climatique. |
Le chevreuil et le chamois représentent les proies majoritaires du félin. Celles-ci sont également chassées, ce qui soulève un enjeu de gestion durable des populations. © FDC39/01 |
En plus de la présence de lynx à des densités les plus élevées de France, le massif Jurassien présente des conditions environnementales bien différentes de celles des territoires sur lesquels le fonctionnement bio-démographique du chevreuil et du chamois est étudié jusqu’à présent. Cet écosystème de moyenne montagne est soumis à diverses perturbations liées au réchauffement climatique ou à l’emprise des activités humaines sur les milieux naturels. Ceux-ci sont largement susceptibles d’affecter le fonctionnement des populations de chevreuils et de chamois. |
Le massif jurassien est un écosystème de moyenne montagne soumis à diverses contraintes climatiques notamment, susceptibles d'affecter les populations d'ongulés © FDC39/01 |
Les enjeux de conservation du Lynx boréal ont conduit à la rédaction d’un plan d’actions européen et français en faveur de l’espèce. Parmi les actions prioritaires, il s’agit d’améliorer la coexistence entre la chasse et la présence du félin, notamment, en intégrant au mieux la prédation de cette espèce dans les plans de chasse, sur la base de données scientifiques sur le régime alimentaire du lynx et les effets de la prédation sur les populations de proies.
Bien que les objectifs de ce projet mis en oeuvre depuis 2017 n’aient pu être que partiellement atteints, les premiers résultats ont tout de même conforté l'existence d'enjeux sur le fonctionnement des populations d’ongulés :
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DU PPP Lynx À AUJOURD'HUI; QUELLES ÉVOLUTIONS ?
Dans ce contexte écologique et socio-économique, les finalités du projet sont donc les suivantes :
- L’intégration de la prédation du lynx et du contexte environnemental et socio-économique dans la gestion des populations de chevreuils et de chamois ; - L’implication des chasseurs dans l’acquisition de connaissances sur le lynx et aussi ses proies ; - La vulgarisation des connaissances sur le lynx et ses proies auprès de divers publics et notamment les chasseurs.
Pour cela, les objectifs du projet sont donc les suivants :
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