Ces colliers GPS enregistrent les localisations précises de l’animal toutes les 2 heures. Au bout d’une année, le collier tombe automatiquement grâce à un système de « drop-off » qui, grâce à un compte à rebours, désolidarise le collier de l’animal (voir photo).
Ces suivis permettent, grâce à des modèles statistiques (kernel estimation), d’estimer la taille des domaines vitaux.
La notion de domaine vital d’un individu renvoie à l’espace occupé par celui-ci durant ses activités normales d’alimentation et de reproduction (accouplement, gestation, mise bas et élevage des jeunes) (Burt, 1943). Selon les espèces et un ensemble de facteurs, ce domaine vital est généralement plus vaste que son territoire.
La taille de ces domaines vitaux est influencée par de nombreux facteurs tels que les paramètres individuels (sexe, âge, taille, statut de reproduction) ou environnementaux (saisonnalité, disponibilité alimentaire, fragmentation des paysage, compétition ou présence d’un prédateur). |
Collier GPS tombé automatiquement après 1 an de suivi d’un chamois et récupération par les agents de terrain © FDC39 |
Les données GPS récoltées dans le cadre du projet permettent également de réaliser ces estimations de tailles de domaines vitaux :
Surface des domaines vitaux annuels observés sur quelques chamois suivis dans le Jura
Individu | Cœur du domaine vital (hectares) | Couronne du domaine vital (hectares) |
CHAM_15 femelle | 41.0 | 198.0 |
CHAM_2 femelle | 18.4 | 107.7 |
CHAM_3 mâle | 389.2 | 1627.8 |
CHAM_32 femelle | 58.8 | 202.0 |
CHAM_4 femelle | 17.9 | 95.8 |
CHAM_46 femelle | 10.0 | 77.1 |
L’estimation de la taille du domaine vital est basée sur la fréquence de distribution des points de localisation de l’animal, sur une période de temps donnée. Les valeurs exposées ci-dessus représentent les surfaces minimales correspondant respectivement à une probabilité de 90 % (couronne) et 45 % (cœur) de localiser un individu donné au sein de cette zone.
Ces quelques observations n’ont pas vocation à être représentatives de la population de chamois.
Les domaines vitaux annuels des femelles adultes sont en moyenne de 136.1 hectares, avec de fortes variations saisonnières et spatiales.
Jusqu'à présent pour les chamois, les principales études ont été menées en milieux alpins.
Dans la Réserve des Bauges, les domaines vitaux annuels de femelles ont été en moyenne de 163 hectares ou de 94.5 hectares selon la partie de la réserve, avec des domaines dépassant les 450 hectares (Jullien & Cornillon, 2017). Chez les mâles, les tailles des domaines vitaux annuels seraient de l’ordre de 400 ha. Pour les deux sexes, de fortes variations saisonnières et spatiales.
À moyen terme, il sera intéressant d’analyser finement ces nouvelles connaissances sur l’espèce en milieu forestier et de moyenne montagne, ainsi que d’étudier les effets de la chasse et de la prédation du lynx sur l’utilisation de l’habitat par les chamois.
Voici ci-dessous quelques domaines vitaux de chamois observés dans le Jura:
Remarque : afin d’assurer la quiétude des individus suivis, seules les cartographies précises des individus morts sont diffusées.
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